16 décembre 2018

Le sermon du curé de Colignac

Le sermon du curé de Colignac. Prononcé le jour des Rois.

     Le  curé de Colignac, bien peu connu du monde littéraire, devrait l’être un peu mieux des amateurs de « Cyrano de Bergerac » puisqu’il  est un des personnages mis en scène au début de l'Histoire Comique des Estats et Empires du Soleil, nous le verrons.
Il s’agit bien là, de Hercule Savinien de Cyrano poète et écrivain du 17è siècle, contemporain et ami de Molière. né à Paris en 1619 et mort  en 1655. Libre penseur et libertin il est assez éloigné du Cyrano flamboyant d’Edmond Rostand.
C’est bien à lui que le sermon du curé de Colignac a été attribué, d’abord par Charles Etienne Jourdan en 1730, puis par Frédéric Lachèvre en 1921 qui croit reconnaître un style et une ironie bien dans la lignée du poète libertin.
Je vous laisse savourer ce petit bijou, prononcé en chaire par notre brave curé, le jour des rois, et adressé à ses ouailles, il y  développe trois points comme dans l'homélie la plus classique : 
 
         « Quant au premier point que j'entends, et que vous n'entendez pas : c'est que j'entends que vous me payiez mieux mes dîmes à l'avenir que vous n'avez fait par le passé, et vous ne l'entendez pas .
         Le second, que vous entendez, et que je n'entends pas, c'est que vous entendez que je chasse ma jeune servante pour en prendre une vieille, et je ne l'entends pas.
Et le troisième enfin, très fidèles brebis, que nous n'entendons ni les uns ni les autres, c'est l'Evangile d'aujourd'hui : c'est pourquoi nous n'en parlerons point de peur d'en dire quelque sottise ."


      Peut-être avons-nous un début d'explication en cherchant dans les œuvres de Cyrano, auteur des Histoires comiques des états et empires de la Lune, paru en 1650 et édité par Le Bret car c’est justement dans ce dernier livre qu’apparait le curé de Colignac, il vit dans la région de Toulouse, il accuse le héros Dyrcona de sorcellerie.
    Récit qui sera suivi de Histoires comiques des états et empire du soleil, (et qui ne paraitra qu’après sa mort, en 1660).

    Avec ces deux livres
Hercule Savinien Cyrano est considéré comme le père de science fiction.