20 décembre 2018

Petits métiers autour du papier


En 751, après avoir définitivement mis un terme aux conquêtes guerrières de l’envahisseur Chinois, du côté de Samarcande, les Arabes se saisissent de la recette du papier, qui deviendra très vite le seul support à l’écrit et se substituera à tous les autres : tablettes d’argile en Mésopotamie, papyrus en Egypte, bambou en Chine, parchemin en Syrie… Il faudra attendre le 14è siècle pour que la France se lance enfin dans la fabrication du papier.
 
La pâte à papier était obtenue à partir de la décomposition des fibres végétales, essentiellement le bois, le lin et le chanvre. Les premiers résultats sont souvent médiocres,  la mise au point est délicate, et la qualité du papier obtenu dépendra de la façon dont on choisit et on traite ces fibres, mais surtout de la qualité de l’eau utilisée.  
Des moulins de pâte à papier se créent un peu partout dans le pays, toujours sur des rivières d’une eau très pure. Le premier Moulin de pâte à papier voit le jour à côté de Troyes au 14è siècle.  Suivront les Vosges, le Massif central, la Savoie, le Vaucluse, les Charentes, l’Auvergne, le Périgord…
           
Notre vallée de la Couze en est l’exemple. L’imprimerie se développe, et créée de nombreux emplois.  Ainsi très nombreux seront les intervenants, qui permettront de transformer cette pâte en feuilles avec des métiers différents, mais aux noms qui nous enchantent.
 
Il y a d’abord le « gouverneur », qui est le maître des moulins et qui dirige le travail et les travailleurs.
           
Premier maillon de la chaine: La « délisseuse », celle qui prépare, trie découd et brosse les chiffons, puis qui les fait blanchir, et les dépose dans le pourrissoir.

Le marteau-pilon, la pile Hollandaise et autres broyeurs entrent alors en action pour confectionner la pâte à papier.
           
Intervient « l’ouvreur » qui prépare le tamis composé d’une couverte et d’une forme.
           
C’est le « coucheur » qui plongera ce tamis dans le bain de pâte et le refera passer à « l’ouvreur » qui par un savant va et vient égalisera les épaisseurs, il pose un feutre, retourne le tout et obtient une feuille détrempée.

Le « leveur » passera les feuilles obtenues, par lot de 25 sous presse. 

Le « vireur » séparera délicatement les feuilles humides, le séchage pourra alors commencer ce sont alors les « étendeuses » qui s’en chargeront.
           
Le « colleur » interviendra enfin, pour presser les feulles, et les enduire, pour éviter l’effet buvard, impropre à l’écriture.
   
le séchoir ou les étendeuses disposent les feuilles une à une

Bienvenue au papier…
dans notre région vous pouvez visiter des moulins encore en activité.
Le moulin du Verger, à Puymoyen en Charente, chez Jacques Brejoux,
Le moulin des Bordes en Correze, chez J.Pierre Gouy
Le moulin de la Rouzique à Couze en Dordogne